Le développement économique irlandais

 

  Mémoire de DEA 

Overseas companies in Ireland in the electronics industry : profile, motivations and impacts 

          Les flux d’investissement étrangers en Irlande par le biais des multinationales ont permis à l’Irlande de se développer. Elle est ainsi passée d’un pays agricole à un pays où la haute technologie joue un rôle prépondérant et est le moteur de la croissance. Ces flux sont le résultat de la politique irlandaise de développement, entamée en 1958.

Les multinationales ont permis à l’Irlande  de rattraper le niveau économique de l’Union Européenne en développant l’économie du pays directement ou indirectement. Cependant il y a un bémol : la dépendance américaine puisque près de 61% des multinationales dans l’électronique sont américaines. En Irlande, la vulnérabilité de l’économie irlandaise vis-à vis de la croissance américaine est assez discutée. Mais les derniers ouvrages et articles publiés ainsi que la récession américaine qui frappe de plein fouet l'Irlande, penchent la balance en faveur de cette théorie. Cependant, si on regarde les données du commerce américain, on constate que les multinationales ont tendance à s’auto financer plutôt qu’à faire appel aux capitaux de la compagnie mère, ce qui signifie qu’une baisse ou une hausse du dollar n’impliquerait pas une hausse ou une baisse des flux.

 En fait, grâce à une internationalisation ou plutôt une américanisation de l’Irlande et malgré quelques effets néfastes (l’impact sur l’environnement ou l’évincement d'industries locales) l'Irlande est devenue plus ouverte, plus compétitive, plus intégrée dans le commerce mondial et surtout a rattrapé le niveau économique de l’Europe. L’Irlande n’est plus ce pays pauvre, périphérique, subventionnée à outrance !  Bien sur, il est évident que l’Irlande va être confrontée à une série de défis de plus en plus importants. La manière dont elle sera faire face à ces défis dessinera son futur.

mon introduction (in English)

ma conclusion (in English)

recherches effectuées en 1999-2000

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Doctorat

Le développement économique irlandais: 1958-2000

      Peu de pays ont connu une métamorphose aussi radicale que l’Irlande depuis 1960. Cette transformation est particulièrement singulière quand on observe l’état dans lequel se trouvait le pays à la fin des années cinquante. En 1958, le revenu national par habitant est de 423 dollars en Irlande, soit la moitié du revenu britannique (909$) et un cinquième du revenu américain (2067$). Plus de 40 000 irlandais émigraient chaque année à cette période. En 1973, lors de l’entrée dans la Communauté Economique et Européenne, l’économie irlandaise était encore fragile puisqu’elle était, alors, « le premier pays intégralement pauvre » à adhérer. Or quelques décennies plus tard, l’Irlande connaît des taux de croissance extraordinaires, très nettement supérieurs à ceux des Etats-Unis. Ce développement singulier lui vaut d’ailleurs à plusieurs reprises les unes de la presse économique et notamment celle de The Economist et un surnom, celui du Celtic Tiger.

       La crise économique des années cinquante amène les dirigeants du pays à une réévaluation de la politique du développement économique. L’ouvrage Economic Development, dirigé par T.K. Whitaker, premier secrétaire du Ministère des Finances, publié en 1958 symbolise ce virage : en faisant une analyse complète de la situation économique du pays, il présente une nouvelle politique de développement économique pour sortir l’Irlande de la crise (économique et psychologique). Ce rapport met en cause l’absence de stratégie de développement dans le pays depuis l’indépendance et propose un changement d’optique économique pour les trente prochaines années. Il suggère de mettre un terme au protectionnisme et d’engager l’Irlande sur la voie du libre-échange en ouvrant ses frontières à l’économie mondiale, posant ainsi la première pierre vers l’adhésion à l’Union Européenne et la mondialisation des années quatre-vingt-dix. De même, sans renier la primauté de l’agriculture dans l’économie irlandaise, l’importance d’une mutation de l’industrie grâce aux investissements privés, nationaux ou étrangers est mise en valeur. L’auteur évoque d’ailleurs diverses incitations comme des subventions ou allègements fiscaux pour développer les exportations et attirer les investisseurs étrangers en Irlande. Enfin il envisage d’instaurer une planification indicative comme celle mise en place par Jean Monnet à la fin des années quarante.

      L’analyse des stratégies des politiques économiques mises en place par le gouvernement entre 1958 et 1973 est une étude innovante sur la cristallisation et la métamorphose de l’économie irlandaise. Dans cette thèse, je cherche à montrer de quelle manière et dans quelle ampleur la politique économique a contribué à la transformation de l’Irlande, si l’étude révèle un lien entre la prospérité économique et la stratégie de développement en Irlande. Cette étude permet également d’apporter une explication au redressement et à la convergence de l’économie irlandaise dans les années soixante puis dans les quatre-vingt-dix.

       Doctorat en cours, commencé en 2000

 Publications

  • « Conceptions corporatistes en Irlande et dans la péninsule ibérique », Etudes Irlandaises, printemps 2006,    

    Cet article examine la conception corporatiste de de Valera en Irlande et la met en regard avec celle de Primo de Rivera et de Franco en Espagne et avec celle de Salazar au Portugal. Il met également en exergue la mutation d’un corporatisme social et moral dans les années trente en un néo-corporatisme au début des années soixante dans la République d’Irlande. Irlande, Portugal, Espagne, corporatisme, néo-corporatisme, encycliques.

     

  • « Le rôle de l’Etat dans l’économie irlandaise de 1958 à 2000 », Colloque CERIUL, État, économie, société : L’Irlande à l’ère de la mondialisation, Lille III, 7-8 juin 2002. Publication en cours.

Dans un contexte de multiplication des échanges transnationaux et de forte présence d’entreprises multinationales, je me suis attachée à analyser le rôle de l’Etat dans l’économie irlandaise, depuis l’ouverture des frontières (1958) jusqu’à nos jours. J’aie démontré que l’Etat est passé d’un rôle keynésien marqué par une forte détermination de la politique économique, à une approche plus consensuelle et collaborationniste au niveau de l’élaboration des stratégies économiques. 

  • « Le Tigre Celtique : fin de la périphéralité de l’Irlande ? » Journée d’études, Régions celtiques, Régions périphériques, Rennes II, 28-29 juin 2002. Paru dans la revue Klask, n°9, vol. 2004, (Presses Universitaires de Rennes).

L’Union Européenne et les multinationales en Irlande ont accéléré l’intégration économique de l’Irlande à l’échelle planétaire. Toutefois la mondialisation « en tendant à effacer les frontières économiques, a ravivé, paradoxalement, la notion de territoire » et le concept de centre- périphérie, dans lequel la République (avec une partie de l’arc atlantique) est souvent décrite comme une région périphérique au sein de l’Union Européenne. Cette communication cherche à savoir si la croissance du tigre celtique, amorcée en 1987, a mis fin à la position périphérique de l’Irlande au sein de l’Union Européenne et si ce boom a permis une répartition plus équitable des richesses au niveau régional, c’est-à-dire entre les régions Sud et Est et le reste du pays (les régions frontalières, occidentales et centrales). 

  •  Note de Lecture : DUNPHY, Richard: The Making of Fianna Fail Power in Ireland 1923-1948, Oxford, Clarendon Press, 1995, 340 pp in Études Irlandaises, vol.30.2, automne 2005. 

 

  • Note de Lecture : BARRY, Frank (dir.), Understanding Ireland’s Economic Growth, London : Macmillan Press Ltd, 1999, 242 p., in Études Irlandaises, vol 27-1, printemps 2002.

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Projet Albion (c) 2000-2006 Lauric Henneton 
Irish Economy (c) 2001-2006 Vanessa Boullet  

vboullet @ hotmail.com Mise à jour: 12/02/2006